J-2.
J-2 et je prend l'avion à Charles de Gaulle direction Montréal.
J-2 avant le début de la grande aventure.
Je suis totalement flippée.
Je suis aussi excitée, impatiente...Mais quelque part, j'ai un peu peur.
Jusqu'à présent, je ne réalisais pas. J'ai fait chaque démarche, l'une après l'autre, sans me poser la moindre question. La seule chose que je voyais?
L'aventure. L'avenir. Le changement. La vraie vie, enfin.
Bref, je me disais que ça pourrait être une expérience unique, humaine et belle. Je me disais que j'avais besoin de changer d'air, de faire table rase, d'aller regarder ailleurs si l'herbe n'est pas plus verte.
Quand j'ai eu la réponse de l'université de Trois rivières quant à mon acceptation, j'étais pleine de joie. J'ai sauté dans tout l'appartement, j'ai appelé ma mère, mes amis...
Au mois de juin, j'ai pensé: l'été ne passera jamais assez vite! J'ai tellement envie d'y être!
Au mois de juillet, j'ai pensé: Profitons de fêter mes 20 ans pour dire au revoir au gens que j'aime.
La semaine dernière, j'ai pensé: Plus on s'approche d'une date fatidique, et plus le temps s'écoule lentement.
Ce soir, J-2, je me dis: Oups. Dans quoi je me lance.
Je suis prête à quitter le cocon familiale, je suis prête à changer d'université, je suis totalement OK d'aller dans une autre église, de voir comment sont les chrétiens dans le monde.
Mais une chose me fait peur: si je quitte tous les gens que j'aime, pourrais-je un jour retrouver un foyer?
Mais il faut que je le fasse. Parce qu'il faut que j'apprenne à devenir quelqu'un d'indépendant, capable de m'auto suffir.
J'ai ce besoin d'émancipation, nous seulement avec ma famille et mon entourage, mais aussi face à mon image. J'ai besoin de m'émanciper du paraître pour pouvoir pleinement entrer dans l'être.
Je sais que partir loin de réglera pas tout. Bien au contraire. On emmène forcément ses problèmes avec soi.
Mais j'ai besoin d'essayer. Il faut que je le tente. Il faut que je sorte de cette vie qui me parait parfois bien fade.
Heureusement que j'ai mon Dieu qui me conduit. Heureusement qu'il est là pour m'épauler.
Je sais que s'il a permis que les portes s'ouvrent ainsi, c'est pour une bonne raison, ou du moins, ce n'est pas pour rien.
Je veux avoir confiance en l'avenir.
Je veux avoir confiance en moi.
Je veux avoir foi en lui.
--Aline