Je ne sais pas pourquoi, mais ce soir, j'ai envie d'écrire. Pas d'apposer une idée sur un bout de papier, pas de mettre en mot une réflexion affolante. Non, ce soir, j'ai envie de parler d'amour, de parler de joie, de parler de toi. Tu es arrivé dans ma vie, comme un cheveu sur la soupe. Je n'étais pas vraiment disposée à rencontrer quelqu'un. Je ne souhaitais pas lui faire ça, parce que même si ça n'avait pas marché entre lui et moi, il reste quelqu'un que j'apprécie très fort. Enfin, je me revoies dans ce bus, on venait de faire un long voyage. La nuit commençait à tomber. C'est là que j'ai reçu ton premier message. Ça m'a étonné. On s'était à peine parlé la fois où on s'était vu. Je ne m'attendais pas à ce que nos messages aboutissent à plus qu'une belle amitié , et Dieu sait que j'avais besoin d'amis, parce que tous les miens étaient restés de l'autre côté de l'océan. J'ai cheké ton facebook, j'ai vu tes dessins et de suite, tu m'as paru être un gars intéressant. On a commencé à échanger des banalités, et la conversation a coulée d'elle-même. J'étais fort étonnée car habituellement je n'aime pas et n'arrive pas vraiment à tenir une conversation par ce moyen de communication. J'en suis venue au bout de deux ou trois jours à attendre tes messages avec impatience, à me retenir de ne pas t'en envoyer le matin, je ne voulais pas paraître folle ! J'ai abandonné toutes mes résolutions d'être attentive en cours : je les passais à vérifier si je n'avais pas eu des nouvelles de ta part. On a parlé de nos loisirs, de ce qu'on aimait faire, de nos familles, bref on a parlé de tout. Je t'ai demandé si tu voulais bien me montrer tes différents dessins, tu m'as dit : « la prochaine fois qu'on se voit ». Je savais que je devais passer par Montréal la semaine d'après, c'est pour ça que je t'ai répondu : « Ne me dit pas ça, je pourrais venir bien plus vite que ce que tu ne le penses. » Enfin, j'ai dit un truc comme ça. Tu m'as répondu : « avec plaisir. ». Et ainsi, je t'ai fait signe le week end avant que j'aille à Boston. J'étais stressée comme pas possible. Comment devais-je me comporter ? Est-ce que tu pensais à moi comme à une amie ? Uniquement comme une amie ? J'ai laissé mes copines aller à la Banquise sans moi, tandis que je te rejoignais à l'arrêt de métro McGill. Quand je t'ai vu, le stress est monté d'un cran. Qu'est ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Mais tu t'es chargé de tout. Tu t'es chargé de faire la conversation. On est allés manger une (un?) Shawarma. Je n'ai pris qu'une pita parce qu'une boule c'était installée au creux de mon ventre. Tu m'as montré tes dessins, ils m'ont fait un effet fou. Je ne connaissais encore personne qui faisait des portraits comme j'avais pu en faire par le passé. Puis on s'est baladé dans Montréal de nuit. Je t'ai dit que je n'aimais pas cette ville, alors tu m'as promis de m'emmener vers un endroit plus sympa. Et ainsi, on s'est dirigé vers le vieux port. On a continué à parler, parler, parler...De ce qu'on aimait faire dans nos vies, de nos loisirs, de notre histoire. Tu m'as confié quelques histoires très personnelles. On était assis sur ce banc, devant nous le Saint-Laurent, derrière nous la ville brillait de toutes ses lumières. Tu m'as dit que c'était la plus longue conversation que tu avais eu depuis longtemps, que j'étais une fille spéciale (je ne sais plus exactement tes mots, mais ça ressemblait à ça.) Puis on est allé boire un café. Enfin, moi j'ai pris un chocolat chaud à la menthe...parce que tu m'avais dit que ton parfum de glace préféré était menthe-chocolat. En passant, on s'est aussi mis à chanter. Je t'ai dit que je réalisais toujours tout les challenges, tu m'as alors mis au défis d'aller parler à un monsieur assis juste à côté de nous, et je l'ai fait. Puis je t'ai dis que je n'étais pas maquillée. Tu as paru étonné, avant de me dire qu'effectivement tu voyais mes cernes, et tu as frôlé ma peau. J'ai eu comme des frissons dans tout mon corps. Enfin, il a fallu qu'on se quitte. Je t'ai glissé au passage que je repassais le dimanche à Montréal. Quand j'ai rejoins mes copines, j'étais toute chose : « C'était génial, parfait...mais je ne peux pas être avec lui ! Il est black...et il a 9 ans de plus que moi ! » Mes copines ont rigolé, j'avais l'air ridicule. Pendant tout le voyage, j'ai repassé en boucle les moments de cette formidable soirée. Quand on est revenue le dimanche j'ai attendu ton message un long moment. Mes copines me tannaient pour qu'on prenne un covoiturage, mais je voulais d'abords savoir si tu étais disponible pour qu'on se voit. Finalement, je t'ai envoyé un message rédigé avec beaucoup de soin pour ne pas laisser paraître que j'avais envie de te voir. Un simple « Je n'aime toujours pas Montréal ». J’espérais que tu me proposes qu'on se voit. Mais tu ne l'as pas fait. Tu as commencé à me parler de ton travail, etc. Du coup, totalement désemparée, j'ai abdiqué pour qu'on réserve un lift. Malheureusement celui qu'on avait vu n'avaitplus qu'une place. Je me suis sentie bien idiote. Le mardi d'après, on a parlé des relations amoureuses et tu m'as dit que tu ne tombais jamais amoureux. Le soir même, j'étais complètement déboussolée, on était allées avec mes collocs à une soirée, et avec une peu d'alcool dans le nez je me suis mise à pleurer en disant à qui veut l'entendre que le gars pour qui j'avais des sentiments n'en avait pas pour moi en retour. Je t'ai également envoyé un message en te disant que tu étais la seule personne à qui j'avais envie de parler. Bref, c'était une belle soirée un peu lamentable. Le week-end d'après, on était à New-York, c'était le 13 novembre. On a appris, alors qu'on était à Time Square, qu'il y avait eu des attentats à Paris. Pourtant, c'est ta proposition pour un date qui m'a le plus marqué. Plus que la centaine de morts. J'ai exprès acheté une robe pour mon premier rendez-vous. Le jeudi d'après, tu m'as emmené manger des crêpes à Juliette et Chocolat. J'ai attendu que tu me prennes la main ou que tu m'embrasses pendant tout le rendez-vous c'est pourquoi je suis même incapable de me rappeler de quoi on a parlé. D'ailleurs, j'étais tellement stressée qu'il me semble que je t'ai obligé à faire un long monologue. Finalement, c'est assis sur ton canapé que tu as penché ton visage pour que nos lèvres ne fassent plus qu'un.
Depuis, on apprend à se connaître, à s'apprivoiser. Je me suis habituée à ta couleur de peau, je me demande même comment est-ce que j'ai pu pensé que c'était un obstacle. Je suis chaque jour impressionnée par ta sagesse, tes conseils, toute l'attention et l'amour que tu me donnes, et même par ton sens de l'humour qui fait surface de temps en temps. C'est sûr que tout n'est pas toujours rose, il arrive qu'on se chicane. Il faut dire que ni toi ni moi ne sommes des personnes faciles à comprendre et à cerner. Pourtant, je suis aux anges. Personne ne m'a jamais aimé comme toi. Personne ne m'a fait autant de bien que toi. Tu me donnes la force de continuer par tes sages paroles lorsque j'ai des doutes ou des angoisses, tu prends soin de moi, tu m'apprends à m'aimer. Tu fais preuves de tant de générosité avec moi...Tu me touches par tes gestes et tes paroles ! Comme la fois où tu m'as dit que tu voulais me voler un cheveux parce que tu voulais me cloner pour m'avoir toujours avec toi. Ou la fois où tu m'as dit que lorsque je toussais ça te faisait un creux dans l'estomac. Et puis celle où je t'ai dit que je ne supportais plus quand on ne se téléphonait pas le soir et que tu m'as dit que ça t'avais donné des frissons. Sans parler de la larme qui a coulé de ton oeil lorsque je t'ai parlé de mes petits problèmes... Enfin, lorsque tu m'as dit que tu ne voulais surtout par fêter la st valentin parce que ça ne te ressemblait pas, et que finalement, tu m'as couverte de cadeau. Et lorsque je t'ai demandé pourquoi, tu m'as répondu que de cette façon tu étais sûr de pouvoir m'offrir un cadeau sans que je t'en offre en retour.
Merci parce que tu illumines mon quotidien. Je chéris chaque moments passés avec toi, que ce soit nos longues conversations au téléphone, en face to face, nos études bibliques, quand tu me prends dans tes bras, quand tu te moques de moi parce que je ne supporte pas le suspens dans les films ou parce que j'ai un accent franco-californien quand je parle en anglais. J'aime quand on passe du temps à dessiner tout les deux, ou assis l'un à côté de l'autre dans un café à écrire. J'aime quand une musique passe, qu'on relève la tête, se regarde dans les yeux et qu'on dit qu'on se dit qu'aime cette chanson. Je t'aime malgré ton cynisme, je t'aime malgré le fait que tu ne t'aimes pas, je t'aime malgré le fait que tu aimes les manga, qu'il t'arrive d'écouter du rap, et que tu m'as obligé à regarder TOUT les marvels. Je t'aime parce que tu es intelligent, drôle, sage, généreux, sensible...Et que tu ne t'en rend même pas compte. Je veux être celle qui illumine tes journées, je veux te donner de l'espoir et te montrer que oui, la vie peut être belle.
Et je vais arrêter là mon discours un peu quétaine. La conclusion de cet article ?
Simplement que je suis la plus chanceuse de t'avoir rencontré.
--Aline
Commentaires
Merciii
Vous êtes adorables !
J'aimerai pouvoir répondre à vos commentaires, mais je ne suis pas sûre de comment ça fonctionne. Alors je vous envoie tout mon amour en pensées, comme à chaque fois .. <3
Quel contraste avec tes billets d'avant ton exil..enfin d'avant ton départ pour ce nouveau pays d'adoption.
Tu y as gagné en légèreté d'être..c'est incroyable et cela me fait bien plaisir.
Bises ensoleillées (même s'il pleut) :-D
Waw ! O.o
Tu écris juste tellement bien !
J'adore ton style d'écriture !
Il est juste excellent !
Continue comme ça sérieusement ! ^^