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Titre du blog : Au fond de mon âme
Auteur : alinesecret
Date de création : 11-07-2012
 
posté le 28-10-2016 à 22:57:18

Instant de solitude

C’est à la fois étonnant et déroutant de voir comment je ne suis plus du tout capable de profiter de mes instants de solitude.

 Je ne parle pas de la solitude dans le sens triste du mot. Je ne parle pas de ce sentiment qui nous oppresse, nous tord les boyaux, qui remplit nos journées de gris et nos cœurs de vide. 

 De toute façon, je suis persuadée qu’on peut se sentir seuls même lorsqu’on est entourés.

 Non, je parle de ces moments où par un concours de circonstances, il n’y a personne autour de toi. Que ce soit parce que tes collocs sont rentrées chez elles, ou parce que tes derniers plans se sont annulés, peut-être même que c’est juste parce que tu as prévu de profiter un peu de te retrouver seule pour te reposer ou pour travailler.

Toute la semaine, tu accumules une liste de chose à faire et tu ne trouves pas le temps pour cela. Tu mets de côté et tu rêves de ce moment ou enfin tu pourras prendre du temps pour toi. Pourtant, quand le moment vient, tu es perdu. Cette liste que tu remplissais avec attrait, la relisant avec envie te parait alors vide d’intérêt et tout ce à quoi tu penses c’est au fait que tu n’as personne pour interagir.

Tu cherches alors tous les moyens pour ne pas être confronté à ce moment. Ce moment où tu te retrouveras désœuvré avec pour seule activité ta pensée qui se perd dans un paysage de souvenirs, de conspirations, d’hypothétique : si je n’avais pas dit ça, ce serait mieux. Ce moment ou ta tête t’embête à revivre chaque moment de ta journée, de ta semaine. T’accusant de ne pas avoir été à la hauteur.

Je fais partie de ce genre de personnes qui rêvent de se retrouver seuls pour se ressourcer, mais qui dès l’instant où ils perdent le contact humain commencent à déprimer, ressentir la solitude.

Je n’arrive pas à travailler car lorsque je me pose à mon bureau pour avancer mes cours, je ne pense qu’à ça. J’ai l’impression d’être seule, que personne ne m’aime, qu’il n’y a personne pour penser à moi.

Je suis dépendante de l’activité. Je suis devenue dépendante des stimulations constantes et je n’arrive plus à simplement profiter de ces rares moments. Pourtant, je sais à quel point ils sont précieux ! C’est dans ces moments qu’on peut vraiment réfléchir, se poser les bonnes questions, grandir. On pourrait en profiter pour lire des tonnes de livres, emmagasiner des tonnes de nouvelles connaissances, faire quelque chose de constructif ou simplement travailler. Et pourtant quand je m’y retrouve confrontée, je me glisse sous mon lit pour regarder des vidéos YouTube qui ne sont en réalité qu’une perte de temps, afin de ne pas avoir à penser que je suis seule.

C’est affreux de voir comment, dans ces petits instants, j’ai l’impression que je serai seule toute ma vie. Que jamais personne ne prendra plus contact avec moi, que je n’arriverai plus à mener de conversation avec quiconque et que mes liens avec les êtres humains s’étiolent de minutes en minutes.

Et pourtant, je ne suis jamais seule ! Je sais que Jésus tient les rênes de ma vie ! Il est là, à mes côtés, me regarde. Ce ne sont que des sentiments, des émotions. C’est tout à fait subjectif comme ressentiment. Ce n’est pas un fait. Il faut que je me mette cela en tête ! Ce n’est pas un fait. C’est une interprétation faussée d’une situation tout à fait ordinaire.

Se retrouver seule face à soi-même est quelque chose de tout à fait sain ! Cela ne veut pas dire que je suis seule et abandonnée. Cela ne veut pas dire que personne ne m’aime. Cela ne veut pas dire que personne ne tient à moi.

Ce n’est pas parce que je suis seule une journée que je serai seule toute ma vie.

 Au lieu de remplir ma tête et mon cœur de ces angoisses, je devrai juste être en mesure de prendre soin de moi, de faire ce que j’aime faire, de ne pas avoir honte d’être seule. (Dans le sens factuel du terme)

La société nous fait croire que notre valeur se mesure au nombre d’ami qu’on a. La société nous fait croire qu’on peut rompre l’enveloppe de notre être pour briser la solitude. Mais la vérité, c’est que nous ne sommes que des entités finies et non miscible tel l’huile et l’eau. Chacun pense à lui avant de penser à l’autre. Et c’est ainsi ! On doit apprendre à prendre soin de nous-même. C’est la seule manière de ne pas être déçu des gens qui nous entourent.

Je ne crois pas que le vrai partage existe. Chacun essaie de remplir la solitude de son cœur en créant des liens avec d’autres êtres humains.

Je ne dis pas que c’est une mauvaise chose. Au contraire je pense que les relations humaines peuvent nous apporter beaucoup de bonheur dans la vie.

Je dis juste que nous ne devrions pas en être dépendant.

Mais j’en suis dépendante.

Je veux pouvoir aimer les gens non pas parce qu’ils remplissent ma solitude, mais parce que l’amour de Jésus s’exprime à travers moi. Je veux pouvoir aimer les gens sans rien attendre en retour, juste les aimer pour donner. Je ne veux pas m’intéresser à eux pour qu’ils s’intéressent à moi. Je veux m’intéresser à eux pour leur partager un peu de cet amour que le père m’a donné.

Et pour cela, il faut que je m’affranchisse de cette peur de la solitude.

Et pour cela, il faut que je me tourne vers mon Dieu quand ces émotions remplissent mon âme.

Je sais qu’il est là, mais parfois je ne le ressens pas. Je sais qu’il est là et qu’il attend seulement que je me tourne vers lui.

Je veux apprendre à devenir ma meilleure amie, je veux apprendre à devenir sa meilleure amie. Qu’on puisse tous les trois former the perfect trio. Je veux me suffire à moi-même tout en étant dépendante de lui.

Est-ce que c’est bizarre ? Est-ce que tu comprends ?

Je vais te laisser sur cette réflexion à présent. Je sais qu’elle n’est pas totalement finie pour moi, mais j’ai un peu de mal de trouver les mots appropriés à mes idées. Alors c’est déjà une amorce et on s’en contentera pour aujourd’hui.

Je te fais de gros bisous,

--Aline