Je crois que je vais prendre le temps d’écrire, parce qu’écrire, c’est salvateur. J’en ai besoin aujourd’hui. Je me sens autant ridicule que dépitée, pleines d’espoirs et pourtant comme si la vie s’arrêtait demain. Je me sens tellement bête, et je m’en veux de ressentir ça.
J’espère simplement que celui qui tombera sur ces phrases ne portera pas de jugement, mais qu’il prendra en compte le fait que les sentiments et les émotions de l’être humain sont irrationnelles.
Une situation toute particulière se dresse devant moi. J’ai vu un garçon que j’ai certainement aimé un jour lancer les mêmes regards qu’il m’adressait à une autre. J’ai cru l’espace d’une seconde que ma respiration allait s’arrêter. J’ai eu l’impression que quelqu’un m’avait frappé avec une barre de fer en plein dans la poitrine. J’ai cru que j’allais mourir. J’ai cru que je n’aurais plus la force de restée ferme sur mes jambes.
Et pourtant, cela fait un an que nous ne sommes plus ensemble. Cela fait un an que je l’ai quitté : c’était plus ou moins d’un commun accord. Je pensais, à ce moment-là, n’avoir plus de sentiments pour lui, j’ai même pensé que je n’en avais jamais eu. J’avais l’impression qu’il m’empêchait de grandir, et j’avais l’impression qu’il ne correspondait pas à mes attentes.
J’étais loin de Dieu, et je voulais gouter à la vie. Je voulais m’amuser, vivre à 100% mon Canadian Trip et profiter au max. Il était en France, et il me retenait. J’avais le sentiment qu’il s’accrochait à mes chevilles et m’empêchait de m’envoler.
Peu de temps après notre séparation, j’ai rencontré quelqu’un. Ce garçon correspondait en tout point à mes rêves. J’en suis tombée très rapidement amoureuse. J’en suis tombée très rapidement dépendante. Il m’a appris beaucoup de chose, il m’a aidé à m’aimer. Pourtant, ce n’était pas la volonté de Dieu. Ça m’a fait mal quand il m’a quitté, mais j’étais en paix avec cette histoire, parce que ça ne venait pas de moi, ça venait de Dieu.
Et puis, je suis rentrée du Québec et j’ai repris contact avec ce garçon que j’avais laissé derrière moi en France. Très rapidement, la question d’un : et si ? C’est imposée à moi. Et si je ne l’avais pas quitté ? Et si on se remettait ensemble ?
C’était très étrange, quand on a mangé ensemble pour la première fois depuis mon retour, ça a cliqué. Tout de suite. J’ai pris conscience qu’il avait changé. Je me suis rendue compte qu’il était différent maintenant. De nouveau, il me manquait quand j’étais loin de lui, et j’avais envie de lui parler tout le temps.
On en a parlé, et on s’est laissé l’été. On s’est dit qu’on allait prier pour ça, et qu’on allait voir. Très rapidement, ma fierté a pris le dessus. Non, je ne pouvais pas retourner avec lui, il y avait une bonne raison pour laquelle on s’était séparés. Et puis, quelque part dans mon cœur, l’autre garçon était encore présent. Un ami qui le connaissait m’a en quelque sorte confirmé ce non. Il m’a dit : C’est vraiment un gentil garçon, mais il n’est pas fait pour toi. Tu as besoin d’un garçon stable, et lui a encore beaucoup de choses à régler dans sa vie.
On avait prévu en août de se retrouver pour en parler. Il s’est imposé. Il ne m’a pas demandé ce que je pensais et m’a tout de suite dit : pour moi, c’est non. NON. Il a sans doute rajouté d’autres informations (notamment cette fille, qui lui plaisait), mais je n’étais pas capable de faire attention. En fait, la virulence de ses propos m’a fait tellement mal. Comment pouvait-il me balancer ça à la figure ?
S’en est suivi le retour à Strasbourg. Je suis retournée dans les lieux où on était ensemble. Les endroits où l’on a passé de bons moments. Tout m’est revenu en pleine figure. Et j’ai commencé à regretter. J’ai commencé à regretter de n’avoir su voir que le négatif dans notre relation alors qu’il y avait beaucoup de positif et que je l’avais simplement refoulé. J’ai commencé à nous imaginer ensemble à nouveau.
Et puis un soir, il me dit qu’il ne va pas bien. Je le rejoins pour parler avec lui, pour jouer mon rôle d’amie. Il essaie de m’embrasser. Il me dit que son non n’était pas si clair que ça. Il me dit que tous les sentiments qu’il avait eu pour les autres filles durant cette année n’était rien comparé à ceux qu’il avait pour moi. Ce soir-là, je ne l’ai pas laissé m’embrasser. Je voulais prier, voir ce que ça donnerait, laisser le temps passer. On s’est fixé une semaine, dans une semaine, on devait en parler à nouveau.
La semaine d’après, on a donc décidé d’aller boire un café. Ce jour-là, il a été très dur avec moi. Il m’a dit que non, il n’avait plus de place pour moi dans sa vie, il ne voulait rien avoir à faire avec moi. Une fois de plus, mon cœur a saigné. Je lui ai demandé si c’était à cause de cette fille d’Afrique, il m’a dit qu’elle n’avait strictement rien à voir là-dedans.
Pendant tout un temps, ça a été drôlement difficile pour moi, j’avais besoin de comprendre ce qui s’était passé entre le moment où il avait essayé de m’embrasser, et le moment où il m’a totalement rejeté.
Alors je l’ai invité à boire un café. J’avais tellement, tellement, tellement besoin de cette conversation. Je n’en dormais plus. On a parlé, il m’a dit qu’il était en train de prier avec la fille en question pour savoir s’ils devaient se mettre ensemble. Alors je l’ai accepté, j’étais prête à n’être que sa sœur en Christ. Je voulais juste savoir. De toute façon, il m’avait fait tellement mal que je ne voulais plus de lui non plus. Mais deux jours plus tard, il m’envoie un message en me disant qu’il ne voulait plus que je vienne à l’Église.
Encore une fois, j’ai cru que j’allais mourir. J’ai cru que rien ne pouvait faire plus mal.
J’ai cependant décidé de continuer à venir, car je trouvais cela vraiment injuste.
Aujourd’hui, ils sont ensembles. Il ne m’en a pas parlé, je l’ai vu. Je l’ai lu dans son regard.
C’est à ce moment-là que j’ai eu beaucoup de mauvaises pensées : espoir qu’il la quitte, qu’il revienne vers moi. Et en même temps, je n’ai pas le droit de penser ça, parce que cette fille, et bien, c’est une fille chouette.
Et puis, on a parlé hier avec ma colloc’, et en formulant les mots, j’ai pu comprendre quelque chose que je ne voyais pas : J’ai pu comprendre que je ne lui avais pas accordé mon pardon.
Je ne lui ai pas pardonné d’avoir joué la girouette.
Je ne lui ai pas pardonné de ne pas s’être battue pour me récupérer.
Je ne lui ai pas pardonné qu’il ne m’ait pas attendu. En fait, au plus profond de moi, je crois que j’étais persuadée que je pourrais faire toutes les bêtises du monde, il m’attendrait toujours.
Même mon petit frère m’a dit qu’il m’avait attendu toute l’année.
Mais dans ce cas, pourquoi est-il parti quand je suis revenue ?
Mes pensées m’amènent parfois vers de mauvais horizons. Elles veulent me faire croire que j’ai gâché l’amour de ma vie. Elles veulent me faire croire que j’ai tout perdue parce que je l’ai quitté lorsque j’étais loin de Dieu. Elles veulent me faire croire que je resterai seule à tout jamais. Elles veulent me faire culpabiliser. Elles me font culpabiliser.
Mais je n’ai pas à culpabiliser ! Jésus est mort pour mes pêchés, il m’a déjà pardonné ! Je dois me pardonner moi-même également.
Et puis, si on n’avait pas traversé ces épreuves, jamais je n’aurais eu la relation que j’ai actuellement avec Dieu. Parce que cette histoire m’a rapprochée de Dieu. Parce que dans cette histoire, je suis devenue dépendante de lui.
Il promet sont réconfort. Il nous dit qu’on souffrira, mais qu’après la souffrance il nous bénira.
Il nous dit qu’il faut qu’on lui fasse confiance, qu’il a nos vies entre ses mains, qu’en nous rapprochant de lui, on ferra les bons choix.
Et si Lui et Elle vivent en Dieu, grandissent et sont bénies dans leur relation, alors je serais fière d’être cette marche qui leur a permis d'avancer.
Et je veux prier. Prier pour eux.
Et je veux faire confiance à Dieu. Son timing est parfait, il sait pourquoi on ne s’est pas retrouvés.
Et ça fait quand même mal. Mais je veux avoir confiance en lui. Je veux croire qu’il est puissant, qu’il a un projet pour ma vie, qu’il a d’autres choses en tête.
Je refuse de m’adonner à cette pensée qui me dit que j’ai gâché l’amour de ma vie.
Et je veux juste m’approcher de lui. Grandir en lui. Avoir confiance en lui, et qu’il m’aide à accorder le pardon à ce garçon.
Parce qu’on a un Dieu qui guérit, un Dieu qui restaure, un Dieu qui nous comble et nous fait grandir.
Pour lui, je veux accepter la situation, même si j’ai besoin d’en parler parce que MERDE, ça fait un mal de chien. Pour lui, je ne veux pas avoir de ressentiment envers ce nouveau couple. Pour lui, je prierai pour leur bonheur. Moi, je ne veux que chercher la confiance en Dieu.
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