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Titre du blog : Au fond de mon âme
Auteur : alinesecret
Date de création : 11-07-2012
 
posté le 02-01-2017 à 10:37:06

Parfois

Parfois, il y a ce mal qui te ronge. Tu ne voudrais pas. Tu voudrais l’oublier. Tu voudrais crier haut et fort que tu es plus grand que ça. Que tu peux gagner la bataille. Mais telle une carie creusant tes dents, il entre doucement dans ton cœur, se glisse jusqu’à tes entrailles, tord tes boyaux et remonte jusque dans tes yeux, d’où il donne un coup de pied dans tes glandes lacrymales pour faire dégouliner le long de tes joues ce liquide d’un salé délicieux, irritant tes paupières, libérant ton âme.

Qu’est-ce donc que la vie ? Qu’est-ce donc que l’espoir ? Quel sens y donner ? Quelle direction prendre ?

C’est dans mon cœur un cheminement.

Ce mal, parfois, prend la place de mon identité.

Ce mal m’habite, et je ne sais comment en parler.

Il revient tout doucement, alors même que je croyais l’avoir semé. Mais cette fois, je suis préparée. Dieu est mon bouclier.

J’ai peur. J’ai très peur. Je suis terrifiée. Est-ce moi qui le créer ?

J’ai honte aussi. Je ne veux pas en parler. Les autres ne doivent pas savoir. Je mets un point tellement important sur le désir d’une santé psychologique saine.

Mais je ne peux parler d’autres choses, je ne peux penser à autre chose. Je ne suis emprisonnée par ce mal que je ne sais nommer.

Peut-être dépression, ça ressemble fortement aux symptômes que j’ai pu trouver.  

Si je me mets à te décrire les pensées qui me traversent, les émotions qui me pèsent, je ne suis pas sûre que tu pourrais comprendre. J’ai parfois l’impression d’être seule dans cette histoire. J’ai parfois l’impression d’être la seule dans ces tourments. Je pensais avoir gagner la guerre, mais je n’ai remporté qu’une bataille. Une toute petite bataille. J’ai gagné un répit. Un an et demi de répit.

Il faut que je parte d’ici. Mais, si je pars, n’est-ce pas finalement un acte de fuite ?

C’est ce que j’ai fait la dernière fois. J’ai fui mes pensées et mes émotions, et je me suis concentrée sur autre chose. De nouvelles rencontres, de nouvelles activités, des stimulations par centaines. J’ai appris à aimer la personne que je dessinais.

Mais aujourd’hui, je ne vois pas de solutions. Comment avancer ?

Pourtant, intellectuellement, je sais beaucoup de choses.

Je sais que je ne suis pas ici par hasard, que Dieu veut m’apprendre quelque chose et m’utiliser. Je sais que c’est lui qui tient mes projets entre ses mains. Je sais qu’il me guide, me dirige vers une nouvelle place, vers la place où il veut me voir briller.

Pourtant, maintenant, dans l’immédiat, assise devant mon bureau, alors que mes mains courent sur le clavier dans mon pyjama rouge de l’hiver, je ne sais pas. Et j’ai le sentiment que je suis perdue à jamais. Et j’ai le sentiment que ça ne changera pas, que je finirai seule, que jamais rien n’ira mieux. Et je n’ai le désir que d’une seule chose : rejoindre le royaume des morts et dire comme Job que ce dernier sera mon refuge.

Alors pendant que j’avale une gorgée de thé, des rêves d’évasions remplissent tout mon être. Je m’imagine partir en vacances, seule, avec un sac à dos. Mais cette pensée m’angoisse. Je ne veux pas être seule. Alors j’essaie de m’imaginer partir en mission, pour Dieu. Mais, je ne sais pas où. Où pourrais-je bien aller ? Quels sont les choix qui s’offrent à moi ?

Et puis, finalement, faire ce choix de partir, c’est fuir. Encore. Non ?

Pourtant, rester ici m’angoisse profondément.

Deux choses avant tout me remplissent de craintes et me font monter les larmes aux yeux. La première, la plus simple, c’est le fait que je ne me plais pas dans mes études. Mais alors pas du tout. Tu vois, aujourd’hui, je devrais être en train de réviser mes cours. Mais non, je n’y arrive pas. Pourtant, je ne suis pas le genre de fille qui procrastine de trop. En règle générale, j’aime travailler. J’aime travailler quand ça me passionne. Ici, rien ne m’intéresse. La simple idée que je vais devoir passer le reste de mon semestre à assister à des cours qui sont pour moi insatisfaisant me stresse. Je sais que je vais changer de filière. C’est une décision que j’ai pris sur un coup de tête, mais c’est la seule décision qui me remplit de paix. Pourtant, je dois finir ce semestre. C’est le deal que j’ai fait avec ma mère. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas. Je ne veux pas rentrer dans ce quotidien médiocre, devoir travailler, donner tout de moi pour quelque chose que je ne veux pas faire. Quelque chose qui me rebute.

Et puis l’autre chose, c’est beaucoup plus complexe. Beaucoup plus douloureux. C’est certainement la chose qui m’a fait rechuter.

Cette chose, c’est le désir de m’intégrer dans une église qui me terrifie. En effet, c’est très particulier. Mais c’est une église dans laquelle je rêve de servir Dieu. Tout me parle dans cette église. Les messages, la louange, les idées, la vision. Mais a contrario, mon ex s’y trouve. Et cela me rend malade. En fait, jamais ça ne m’aurait dérangé de m’investir dans l’église et de le voir s’il n’avait pas décidé de détruire toutes formes de relation pseudo-amicale qu’on avait décidé de partager. En m’ignorant chaque dimanche, il me fait sentir que je n’ai rien à faire ici. Et je ne peux m’empêcher de généraliser ces pensées à toutes les personnes autour de moi. Aussi, c’est très frustrant parce que je ne peux pas dessiner qui je suis. Puisqu’il a parlé de moi, les personnes autour ont déjà une idée de qui je suis, et je ne peux pas me redessiner pleinement.

J’avais vraiment pris la décision que je ne le laisserai pas gagner. J’avais pris la décision de prouver aux autres que je suis quelqu’un de bien. Je ne voulais pas me laisser marcher dessus. Je ne voulais pas le laisser détruire mes rêves.

Mais je suis persécutée par les pensées, angoissent et émotions qui déferlent en moi dès que je pense à cette église. J’imagine que la plupart des gens se fichent éperdument de la relation que j’ai pu avoir avec lui. Mais moi, je ne peux m’empêcher de me répéter les phrases qu’il m’a dit : « plusieurs personnes m’ont dit qu’ils vivraient très mal le fait d’être dans la même église que leur ex. » Alors je me sens jugée, je me sens de trop. Je sais que beaucoup de chose se passe dans ma tête, mais justement, je ne sais pas comment combattre ce qui s’y passe, dans ma tête. Si c’était un problème extérieur, j’élaborerai une stratégie. Je saurai faire face, parce que je suis comme ça. Parce que je pense être une battante. Mais lorsque ces pensées apparaissent, lorsqu’elles émergent alors même que j’essaie de fermer le tiroir à double tour, je suis démunie. Je ne sais pas quoi faire. Et ces pensées sont le levier direct pour mes larmes. Ces pensées et ces émotions tourbillonnent. Elles voltigent, elles se moquent de moi.

Dois-je persister ? Dois-je continuer à me battre ? ou dois-je renoncer à mes rêves pour me préserver ? Pourtant j’ai besoin d’une église. J’ai besoin d’une communion fraternelle. Mais je ne sais pas où la trouver.

Je sais que d’ici six mois, tout cela sera derrière moi. Je vais partir d’ici de toute façon. Pour mes études. Pour faire un master qui m’intéresse, me parle et me passionne.

En attendant, je dois mener ce combat.

Je dois mener ce combat contre personne d’autre que moi-même.

C’est un combat de Dieu avec moi contre Satan avec moi.

 

Mais je sais que c’est Dieu qui gagnera. En tout cas, je veux lui faire confiance. Je veux tout lui donner. Je veux vivre spirituellement et émotionnellement ce que je sais déjà intellectuellement. Je veux lui demander d’ouvrir les portes et les opportunités. Je ne veux cesser de crier à lui, parce que j’ai déjà utilisé cette stratégie et elle ne fonctionne pas.

Je veux tout lui remettre. Je veux le laisser me transformer. Je veux le laisser guérir mes blessures.

Je veux avant tout lui faire confiance.

Je ne suis pas ici pour rien. Qu’ai-je à apprendre ?

 

Mon désir le plus profond, c’est de trouver une communauté, un endroit où je me sente moi-même. Un endroit où je me sente acceptée et apprécier.

Et puis, surtout, je veux aimer.

 

Je suis persuadée qu’il saura me diriger.

En attendant, je ne cesserai pas de crier à lui. Je sais qu’il peut faire des miracles.

 

Voilà. Après ces quelques lignes, je vous laisse.

J’essayerai peut-être de vous revenir.

A bientôt mes chéris.

 

--Aline

 

Commentaires

p1a1s1c1a1l1 le 02-01-2017 à 11:38:18
Bonjour j'aime bien vos textes ...Bonne journée