Ces derniers temps, j’ai un peu l’impression de me perdre. C’est étrange comme sentiment, pas vraiment confortable. J’ai l’impression de voir partir au loin ce qui façonne mon être. Qui suis-je ? où ai-je envie d’aller ? Le plus difficile dans l’histoire, c’est d’observer le fossé qui existe entre moi, celle que j’ai l’impression d’être et celle que je veux être. J’ai beaucoup de mal à concilier les deux.
Je suis remplie d’idéaux, de valeurs. Je suis remplie d’espoirs, de rêves. J’aimerai aimer.
J’aimerai avant tout pouvoir donner. Il me semble que rien n’a plus de valeur que pouvoir donner un petit bout de soi aux autres. Je ne vois aucunement l’intérêt de vivre dans le présent si je ne peux pas aider/aimer/servir l’autre. J’aurai l’impression d’avoir rater et gâcher ma vie si je n’apporte rien autour de moi. Si je m’arrête à ce qui consiste mon être, si je m’arrête à mes besoins, mes désirs et que j’exclue les autres, alors toute ma vie me semble insignifiante et sans valeur. Je peux faire ce que je veux, mais si ce n’est pas pour le partager, alors je n’en vois pas l’intérêt.
A quoi ça sert de poursuivre des idéaux, des objectifs personnels et individuels si je ne peux pas les partager ? Je déteste plus que tout cette société individualiste qui a mis sur un piédestal l’être humain dans toute sa grandeur et sa solitude. En faisant de nous des êtres vaniteux ne poursuivant que notre bien-être misérable, la société a éteint l’essence même de l’existence.
J’aimerai tant être cette petite souris, simplement présente pour le bien des autres. J’aimerai tant que mes besoins disparaissent pour pouvoir totalement me consacrer aux besoins de ceux autour de moi. J’aimerai tellement pouvoir aimer. Aimer toutes les personnes qui m’entourent. Les aimer pour la vie. Les aimer sans contrepartie. Leur apporter un peu de joie, un peu de bonheur.
Et pourtant, mes comportements, mes pensées reflètent quelque chose de complètement différent. En effet, naturellement, je me dirige vers les choses qui me nourrissent. J’essaie de côtoyer les personnes qui remplissent mon égo, je cherche continuellement à me battre pour trouver ma place, mon propre bonheur et mon bien-être. Quasiment la totalité de mes pensées tournent autour de moi, de mon bien-être, de mon désir de popularité.
Et ce décalage me fait souffrir. Je me sens tellement illégitime. J’ai l’impression de ne pas être sincère lorsque j’échange avec les gens autour de moi. J’ai l’impression de mentir sur qui je suis. Parce que dans mon idéal, je veux aller vers les gens pour les aimer et pour être ce vecteur de l’amour de Dieu. Et pourtant, dans les faits, je m’approche uniquement des personnes avec qui je me sens bien. Je m’approche uniquement des personnes qui me font sentir meilleure. Je recherche à créer des relations pour satisfaire mon besoin d’appartenance. Je cherche à me faire des amis, pour me sentir moins seule. Mais je suis complètement en désaccord mentale avec cette idée !
Est-ce que tu comprends ce décalage ? Cela me travaille jour après jour. Je ne suis plus en mesure d’apprécier un compliment. Je ne suis pas en mesure d’apprécier quand quelqu’un me dit que je lui ai fait du bien.
Oui, c’est dans mes valeurs, c’est ce qui me tiens à cœur, c’est ce qui me remplit de zèle et d’espoir. Pouvoir donner, tout donner.
Pourtant, ce n’est pas comme cela que je me comporte. Inconsciemment, je ne fais que ce qui me fait du bien.
Je cherche le flow, je cherche les relations qui me brosse dans le sens du poil, je cherche avant tout à me sentir chez moi, en famille. Je recherche des relations dans lesquelles je n’aurais pas peur d’être moi.
Mes objectifs concrets, les seules choses que j’arrive à mettre en place sont horriblement autocentrés.
Je déteste l’idée d’être aussi égoïste.
Oui, je veux accepter, aimer, découvrir l’autre dans tout ce qu’il est. Oui, je veux apprendre à l’apprécier avec ses différences, je veux l’aimer avec ses défauts et ses qualités, dans l’idéal, je veux juste être là pour faire du bien.
Mais je ne m’approche de presque personne parce que les gens me font peur.
Et les gens autour de moi, je ne sais pas comment leur faire du bien.
Comment concilié mon comportement, mes pensées qui m’emprisonnent et que je ne choisis pas, avec mes idéaux et mes valeurs ?
Est-ce que je dois apprendre à être plus moi-même, ou est-ce que je dois me battre pour devenir la personne que je veux être ?
Dois-je chercher à répondre à mon idéal, à me battre pour aimer plus, ou est-ce que je dois chercher à me connaître de manière plus authentique ?
J’ai peur de découvrir que la personne que je suis réellement est loin de celle que je veux être.
Ma prière est la suivante, la seule et l’unique. Papa, mon Dieu, je t’en prie, fait mourir mon égo. Transforme-moi selon tes plans, selon ta voie. Fait de moi ton enfant. Donne-moi les qualités que tu veux voir fleurir en moi.
Je ne veux plus passer mon temps à ruminer mes problèmes. Je veux juste être. Être là pour les autres.
Mais comment faire alors que ma seule volonté, parfois, c’est juste de m’enfermer dans ma chambre ?
AAAARG.
Papa, je t’en prie, montre-moi quel chemin tu veux pour moi !
Parfois, il y a ce mal qui te ronge. Tu ne voudrais pas. Tu voudrais l’oublier. Tu voudrais crier haut et fort que tu es plus grand que ça. Que tu peux gagner la bataille. Mais telle une carie creusant tes dents, il entre doucement dans ton cœur, se glisse jusqu’à tes entrailles, tord tes boyaux et remonte jusque dans tes yeux, d’où il donne un coup de pied dans tes glandes lacrymales pour faire dégouliner le long de tes joues ce liquide d’un salé délicieux, irritant tes paupières, libérant ton âme.
Qu’est-ce donc que la vie ? Qu’est-ce donc que l’espoir ? Quel sens y donner ? Quelle direction prendre ?
C’est dans mon cœur un cheminement.
Ce mal, parfois, prend la place de mon identité.
Ce mal m’habite, et je ne sais comment en parler.
Il revient tout doucement, alors même que je croyais l’avoir semé. Mais cette fois, je suis préparée. Dieu est mon bouclier.
J’ai peur. J’ai très peur. Je suis terrifiée. Est-ce moi qui le créer ?
J’ai honte aussi. Je ne veux pas en parler. Les autres ne doivent pas savoir. Je mets un point tellement important sur le désir d’une santé psychologique saine.
Mais je ne peux parler d’autres choses, je ne peux penser à autre chose. Je ne suis emprisonnée par ce mal que je ne sais nommer.
Peut-être dépression, ça ressemble fortement aux symptômes que j’ai pu trouver.
Si je me mets à te décrire les pensées qui me traversent, les émotions qui me pèsent, je ne suis pas sûre que tu pourrais comprendre. J’ai parfois l’impression d’être seule dans cette histoire. J’ai parfois l’impression d’être la seule dans ces tourments. Je pensais avoir gagner la guerre, mais je n’ai remporté qu’une bataille. Une toute petite bataille. J’ai gagné un répit. Un an et demi de répit.
Il faut que je parte d’ici. Mais, si je pars, n’est-ce pas finalement un acte de fuite ?
C’est ce que j’ai fait la dernière fois. J’ai fui mes pensées et mes émotions, et je me suis concentrée sur autre chose. De nouvelles rencontres, de nouvelles activités, des stimulations par centaines. J’ai appris à aimer la personne que je dessinais.
Mais aujourd’hui, je ne vois pas de solutions. Comment avancer ?
Pourtant, intellectuellement, je sais beaucoup de choses.
Je sais que je ne suis pas ici par hasard, que Dieu veut m’apprendre quelque chose et m’utiliser. Je sais que c’est lui qui tient mes projets entre ses mains. Je sais qu’il me guide, me dirige vers une nouvelle place, vers la place où il veut me voir briller.
Pourtant, maintenant, dans l’immédiat, assise devant mon bureau, alors que mes mains courent sur le clavier dans mon pyjama rouge de l’hiver, je ne sais pas. Et j’ai le sentiment que je suis perdue à jamais. Et j’ai le sentiment que ça ne changera pas, que je finirai seule, que jamais rien n’ira mieux. Et je n’ai le désir que d’une seule chose : rejoindre le royaume des morts et dire comme Job que ce dernier sera mon refuge.
Alors pendant que j’avale une gorgée de thé, des rêves d’évasions remplissent tout mon être. Je m’imagine partir en vacances, seule, avec un sac à dos. Mais cette pensée m’angoisse. Je ne veux pas être seule. Alors j’essaie de m’imaginer partir en mission, pour Dieu. Mais, je ne sais pas où. Où pourrais-je bien aller ? Quels sont les choix qui s’offrent à moi ?
Et puis, finalement, faire ce choix de partir, c’est fuir. Encore. Non ?
Pourtant, rester ici m’angoisse profondément.
Deux choses avant tout me remplissent de craintes et me font monter les larmes aux yeux. La première, la plus simple, c’est le fait que je ne me plais pas dans mes études. Mais alors pas du tout. Tu vois, aujourd’hui, je devrais être en train de réviser mes cours. Mais non, je n’y arrive pas. Pourtant, je ne suis pas le genre de fille qui procrastine de trop. En règle générale, j’aime travailler. J’aime travailler quand ça me passionne. Ici, rien ne m’intéresse. La simple idée que je vais devoir passer le reste de mon semestre à assister à des cours qui sont pour moi insatisfaisant me stresse. Je sais que je vais changer de filière. C’est une décision que j’ai pris sur un coup de tête, mais c’est la seule décision qui me remplit de paix. Pourtant, je dois finir ce semestre. C’est le deal que j’ai fait avec ma mère. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas. Je ne veux pas rentrer dans ce quotidien médiocre, devoir travailler, donner tout de moi pour quelque chose que je ne veux pas faire. Quelque chose qui me rebute.
Et puis l’autre chose, c’est beaucoup plus complexe. Beaucoup plus douloureux. C’est certainement la chose qui m’a fait rechuter.
Cette chose, c’est le désir de m’intégrer dans une église qui me terrifie. En effet, c’est très particulier. Mais c’est une église dans laquelle je rêve de servir Dieu. Tout me parle dans cette église. Les messages, la louange, les idées, la vision. Mais a contrario, mon ex s’y trouve. Et cela me rend malade. En fait, jamais ça ne m’aurait dérangé de m’investir dans l’église et de le voir s’il n’avait pas décidé de détruire toutes formes de relation pseudo-amicale qu’on avait décidé de partager. En m’ignorant chaque dimanche, il me fait sentir que je n’ai rien à faire ici. Et je ne peux m’empêcher de généraliser ces pensées à toutes les personnes autour de moi. Aussi, c’est très frustrant parce que je ne peux pas dessiner qui je suis. Puisqu’il a parlé de moi, les personnes autour ont déjà une idée de qui je suis, et je ne peux pas me redessiner pleinement.
J’avais vraiment pris la décision que je ne le laisserai pas gagner. J’avais pris la décision de prouver aux autres que je suis quelqu’un de bien. Je ne voulais pas me laisser marcher dessus. Je ne voulais pas le laisser détruire mes rêves.
Mais je suis persécutée par les pensées, angoissent et émotions qui déferlent en moi dès que je pense à cette église. J’imagine que la plupart des gens se fichent éperdument de la relation que j’ai pu avoir avec lui. Mais moi, je ne peux m’empêcher de me répéter les phrases qu’il m’a dit : « plusieurs personnes m’ont dit qu’ils vivraient très mal le fait d’être dans la même église que leur ex. » Alors je me sens jugée, je me sens de trop. Je sais que beaucoup de chose se passe dans ma tête, mais justement, je ne sais pas comment combattre ce qui s’y passe, dans ma tête. Si c’était un problème extérieur, j’élaborerai une stratégie. Je saurai faire face, parce que je suis comme ça. Parce que je pense être une battante. Mais lorsque ces pensées apparaissent, lorsqu’elles émergent alors même que j’essaie de fermer le tiroir à double tour, je suis démunie. Je ne sais pas quoi faire. Et ces pensées sont le levier direct pour mes larmes. Ces pensées et ces émotions tourbillonnent. Elles voltigent, elles se moquent de moi.
Dois-je persister ? Dois-je continuer à me battre ? ou dois-je renoncer à mes rêves pour me préserver ? Pourtant j’ai besoin d’une église. J’ai besoin d’une communion fraternelle. Mais je ne sais pas où la trouver.
Je sais que d’ici six mois, tout cela sera derrière moi. Je vais partir d’ici de toute façon. Pour mes études. Pour faire un master qui m’intéresse, me parle et me passionne.
En attendant, je dois mener ce combat.
Je dois mener ce combat contre personne d’autre que moi-même.
C’est un combat de Dieu avec moi contre Satan avec moi.
Mais je sais que c’est Dieu qui gagnera. En tout cas, je veux lui faire confiance. Je veux tout lui donner. Je veux vivre spirituellement et émotionnellement ce que je sais déjà intellectuellement. Je veux lui demander d’ouvrir les portes et les opportunités. Je ne veux cesser de crier à lui, parce que j’ai déjà utilisé cette stratégie et elle ne fonctionne pas.
Je veux tout lui remettre. Je veux le laisser me transformer. Je veux le laisser guérir mes blessures.
Je veux avant tout lui faire confiance.
Je ne suis pas ici pour rien. Qu’ai-je à apprendre ?
Mon désir le plus profond, c’est de trouver une communauté, un endroit où je me sente moi-même. Un endroit où je me sente acceptée et apprécier.
Et puis, surtout, je veux aimer.
Je suis persuadée qu’il saura me diriger.
En attendant, je ne cesserai pas de crier à lui. Je sais qu’il peut faire des miracles.
Voilà. Après ces quelques lignes, je vous laisse.
J’essayerai peut-être de vous revenir.
A bientôt mes chéris.
--Aline
1. p1a1s1c1a1l1 le 02-01-2017 à 10:38:18 (site)
Bonjour j'aime bien vos textes ...Bonne journée
Ok, en ce moment, c’est les révisions intenses. Mais parfois, même au milieu d’un gros rush de travail, on a besoin de se détendre. Une belle façon pour moi de me détendre est de laisser vagabonder mes pensées, et de laisser courir mes doigts sur le clavier de mon ordinateur. Je pense qu’à présent, vous le savez.
Mais là, je n’avais pas vraiment envie de réfléchir sur mes tracas quotidiens, ni aux pensées qui me viennent naturellement à l’esprit et qui ne sont belles qu’une fois sur deux.
J’avais plus le goût de faire un travail de réflexion sur une liste de questions que j’avais noté le printemps dernier, au détour d’une librairie à Vancouver.
Alors, commençons, et voyons jusqu’où on pourra aller. La suite viendra peut-être, dans un temps futur.
<!-Quelle est ta façon préférée de passer une journée de détente ?
Pour moi, ma journée de détente commencerait par un réveil en douceur, en faisant fi de l’alarme stridente pour laisser le soleil me réveiller doucement. Puis, je me ferais bouillir de l’eau et j’allumerais une bougie. Je m’assiérais sur mon canapé rouge et j’ouvrirais ma bible. Je me laisserais emporter par ma réflexion et mes méditations sans aucune contrainte de temps. Ensuite, j’irais certainement prendre une douche, je poserais un masque hydratant sur mon visage et j’irais cuisiner. Je mangerais devant un épisode de ma série du moment et une fois l’assiette terminée, j’en profiterais pour me mettre du vernis à ongle. Ça fait bien trop longtemps que je n’en ai pas mis ! Durant l’après-midi, je passerais sans doute une petite demi-heure à me maquiller et me coiffer, puis j’enfilerais mon manteau et mon bonnet et j’irais faire un tour dehors. Je profiterais de la légère morsure du froid sur mon visage et j’écouterais de la musique, ou parlerais à Dieu. En fin d’après-midi, si je pouvais sortir pour voir une copine, manger au resto, boire un café ou aller au ciné, ce serait parfait ! Je n’aime pas rester seule trop longtemps. Et puis, en rentrant, j’irai lentement me coucher.
<!-Préfères-tu prendre des risques ou vivre une vie paisible ?
Définitivement, je suis de ceux qui aime prendre des risques. Même plus, je dirais que j’ai parfois besoin de prendre des risques. Je n’aime pas la routine. J’ai besoin d’adrénaline. Dormir dans la rue ne me fait pas peur. Marcher dans une ruelle sombre non plus. J’ai besoin d’aventure dans ma vie. En ce moment, j’ai l’impression de tourner en cage parce qu’il ne se passe rien d’autre que boulot et dodo.
Je ne me considérerais cependant pas comme une personne téméraire. S’il y a trop à perdre, je ne le ferais pas. Mais si je trouve que les conséquences peuvent être endurables, me faire progresser et grandir, dans ce cas, je foncerais.
J’ai un petit côté impulsif cependant qui m’empêche de réellement peser le pour et le contre. J’y vais à l’instinct, et j’aime me dépasser.
Pour moi, prendre des risques c’est un moyen de grandir, de développer ma foi, de tourner le regard vers l’extérieur, et je valorise particulièrement ce développement et cette preuve de force.
Prendre des risques, c’est dépasser mes peurs, et affirmer haut et fort que rien n’a d’importance, si ce n’est Dieu qui gère toutes choses.
<!-Écrit trois buts que tu aimerais atteindre dans ta vie.
<!- J’aimerai rencontrer quelqu’un, me marier. Je ne sais pas si j’aimerai fonder une famille, mais en tout cas je n’arrive pas à imaginer mon avenir seule. Ce n’est peut-être pas un accomplissement, et dans ce sens je ne suis pas sûre de pouvoir dire que c’est un but dans ma vie, mais comme je doute parfois que quelqu’un puisse avoir assez de patience pour creuser et découvrir qui est la vraie Aline, j’aime mettre ce point dans la catégorie des objectifs. Cependant, en douter, c’est aussi un manque de foi. Fait que je crois que sur ce point, la seule chose que je peux faire, c’est placer ma confiance en Dieu.
<! Participer à un projet significatif. Je ne sais pas dans quoi j’ai envie de m’engager, mais depuis toujours j’ai le sentiment d’avoir beaucoup d’énergie à placer quelque part et d’attendre simplement que les opportunités se présentent. En tout cas, j’aimerais ça, réaliser un projet qui pourrait toucher des personnes, leur donner un peu d’amour, leur donner un peu de bonheur, leur apporter ce qui me transforme : la foi.
Voyager et apprendre des nouvelles langues. Ça peut paraître bateau, mais la nature, les paysages, la montagne, la plage, les couchers de soleil…tout ça me manque terriblement. Me poser avec un livre sur une buche de bois face à l’océan, j’en rêve. J’ai eu la chance de le faire cet été, et j’aimerai poursuivre sur cette lancée !
<Qu’est-ce que tu as besoin, maintenant ?
Maintenant, tout ce dont j’ai besoin, c’est abandonner à Dieu ma peur des gens. Ma peur de ne pas être intéressante, de ne pas savoir quoi dire, et le laisser tout, tout, tout diriger. J’ai terriblement besoin qu’il transforme mon intelligence et qu’il renouvelle mes pensées. Et j’ai totalement foi dans le fait qu’il le fera.
<!-Qu’est-ce que tu fais en premier le matin ? Pourquoi ?
Je regarde une vidéo sur youtube. Je n’écoute même pas ce qu’ils disent, mais j’ai besoin de cela pour sortir de ma torpeur et réussir à passer un pied en dehors des couvertures.
--Aline
Aujourd’hui, c’est comme hier. Je ne sais plus. Une vague de mélancolie a envahie mon être. C’est comme un bout de douleur. Un manque de motivation. Sans raisons apparentes, aucune, me voilà transportée à nouveau vers de vastes horizons. Je me sens de trop, je me sens vide. Un peu comme si ma place n’était pas là. J’aimerai être avec des gens. J’aimerai être seule. Je ne sais pas comment profiter de ma solitude. Je ne sais plus comment me comporter avec des gens. J’aimerai juste échanger. Je n’ai pas envie de parler. Je veux juste être. Mais être, ce n’est pas assez. Il faut être drôle, il faut être intelligente, il faut être gentil. Il faut être singulière pour que les autres veuillent être ami avec nous. Je suis jalouse. Jalouse de ces personnes qui ont toujours le bon mot. Je suis énervée. Énervée de cette société qui nous oblige à vomir des paroles qui n’ont parfois aucun intérêt. Énervée par cette société qui mise tout sur le paraître. Énervée par cette société qui prône l’extraversion, la sociabilité.
Je suis sociable, j’imagine. Parfois en tout cas. Parfois, j’ai envie d’aller vers les gens, leur parler. Mais la plupart du temps, j’aimerai toujours aller vers les gens, mais pas forcément pour communiquer. Parfois, j’aimerai juste être. Juste être présente. Partager le même air, la même respiration, mais sans pression. Sans cette pression constante qui me tord les boyaux. « Tu es obligé de trouver quoi répondre, de renchérir, d’aborder des sujets de conversations intenses ! »
Je crois que mon problème, c’est que je ne connais pas les règles de l’amitié. J’aime les gens, tels qu’ils sont, et j’aimerai apprendre à les connaître. J’aimerai parfois juste être cette petite souris qui regarde, qui aime, qui s’inspire mais qui ne dérange personne. Mais j’ai l’impression que tout le monde de fonctionne pas de la même manière que moi. Les autres ont besoins de paroles. Les autres ont besoins du flow.
Viens, rejoins-moi, assis toi à côté de moi. On sera bien. On pourra mettre de la musique, on pourra penser. On n’a pas besoin de parler. S’il te plaît, dit moi que tu t’en fiches que je n’ai rien à te dire. Ce n’est pas parce que je n’ai rien à te dire que je ne t’aime pas. Parfois, c’est juste que mon cerveau fonctionne trop vite ou trop lentement. Ma bouche est fatiguée de parler. Je suis fatiguée de faire semblant. Je n’ai pas toujours envie de parler de tout et de rien. Mais parler de tout et de rien, c’est ce qui nous lie les uns aux autres. C’est dommage. Ce n’est pas forcément productif. Dans le fond, on s’en fiche un peu tous non ? Mais parler de tout et de rien, c’est une vaine tentative pour nous accrocher les uns aux autres. Pour tenter d’échanger et de partager. Parce qu’on ne sait pas faire autrement. Mais s’il te plaît. Dis-moi que tu m’aimes quand même, même lorsque j’ai juste besoin de me taire. Dis-moi que tu ne me considères pas comme stupide parce que je reste silencieuse.
Je sais, tu ne t’imagines pas que je suis timide. On me l’a déjà fait remarquer. J’ai plutôt l’air sociable comme fille. Je souris beaucoup. Et je pense que c’est vrai. J’aime être avec des gens et apprendre à les connaître. Mais je ne suis pas forcément bavarde. Je m’efforce à bavarder, parce que j’ai l’impression que c’est ce qu’il faut faire. Mais souvent, je n’aime pas ça.
Je ne vois pas forcément l’intérêt de te raconter ma journée. Je peux écouter la tienne sans problème. Mais la mienne…je ne sais pas. Je n’ai pas le sentiment qu’une chose mérite plus qu’une autre d’être raconté. Et puis, il faut toujours jouer avec les contraintes sociales. Il paraît qu’il y a certaines choses qui se disent, et puis d’autres pas. Moi je ne sais pas. Ma journée ne se passe souvent qu’à 10% dans les faits. Le reste se passe dans ma tête. Beaucoup de pensées, je rumine un peu trop parfois. Seulement, si tu me poses la question, je te répondrai factuellement. Parce que, c’est un peu tabou de parler de ce qui se passe dans nos têtes, non ?
En tout cas, dans la mienne aujourd’hui, ce n’était pas vraiment joli. Je n’ai fait que tourner en rond autour de 2 petites pensées :
<!--Tu n’es pas aussi bien que tes amies, elles sont fantastiques, drôles, intelligentes, fines et gentilles…
<!--Tu ne trouveras jamais de mari
Mais bon, j’imagine qu’il en faut des journées comme ça. Parce qu’elles nous permettent de profiter des journées où notre esprit est libre de vagabonder comme il veut, des journées où il n’est pas prisonnier.
Et puis, je sais que mon papa dans le ciel il me regarde, et il secoue la tête. Il doit se dire que parfois, je ne suis pas possible. Qu’il me donne tout, et pourtant je trouve le moyen de ne pas être au top de ma forme. Mais surtout, il me prend dans ses bras, et il me dit : Tu verras, demain, ça ira mieux. Dans mon ciel, ça ira mieux. Tu n’as qu’un tout petit bout de chemin terrestre à faire. Après, tu pourras courir dans mes bras et me faire un câlin. Parce que je t’aime, et que je suis ton Père.
Aller les amis, je vous laisse.
Aline
Je crois que je vais prendre le temps d’écrire, parce qu’écrire, c’est salvateur. J’en ai besoin aujourd’hui. Je me sens autant ridicule que dépitée, pleines d’espoirs et pourtant comme si la vie s’arrêtait demain. Je me sens tellement bête, et je m’en veux de ressentir ça.
J’espère simplement que celui qui tombera sur ces phrases ne portera pas de jugement, mais qu’il prendra en compte le fait que les sentiments et les émotions de l’être humain sont irrationnelles.
Une situation toute particulière se dresse devant moi. J’ai vu un garçon que j’ai certainement aimé un jour lancer les mêmes regards qu’il m’adressait à une autre. J’ai cru l’espace d’une seconde que ma respiration allait s’arrêter. J’ai eu l’impression que quelqu’un m’avait frappé avec une barre de fer en plein dans la poitrine. J’ai cru que j’allais mourir. J’ai cru que je n’aurais plus la force de restée ferme sur mes jambes.
Et pourtant, cela fait un an que nous ne sommes plus ensemble. Cela fait un an que je l’ai quitté : c’était plus ou moins d’un commun accord. Je pensais, à ce moment-là, n’avoir plus de sentiments pour lui, j’ai même pensé que je n’en avais jamais eu. J’avais l’impression qu’il m’empêchait de grandir, et j’avais l’impression qu’il ne correspondait pas à mes attentes.
J’étais loin de Dieu, et je voulais gouter à la vie. Je voulais m’amuser, vivre à 100% mon Canadian Trip et profiter au max. Il était en France, et il me retenait. J’avais le sentiment qu’il s’accrochait à mes chevilles et m’empêchait de m’envoler.
Peu de temps après notre séparation, j’ai rencontré quelqu’un. Ce garçon correspondait en tout point à mes rêves. J’en suis tombée très rapidement amoureuse. J’en suis tombée très rapidement dépendante. Il m’a appris beaucoup de chose, il m’a aidé à m’aimer. Pourtant, ce n’était pas la volonté de Dieu. Ça m’a fait mal quand il m’a quitté, mais j’étais en paix avec cette histoire, parce que ça ne venait pas de moi, ça venait de Dieu.
Et puis, je suis rentrée du Québec et j’ai repris contact avec ce garçon que j’avais laissé derrière moi en France. Très rapidement, la question d’un : et si ? C’est imposée à moi. Et si je ne l’avais pas quitté ? Et si on se remettait ensemble ?
C’était très étrange, quand on a mangé ensemble pour la première fois depuis mon retour, ça a cliqué. Tout de suite. J’ai pris conscience qu’il avait changé. Je me suis rendue compte qu’il était différent maintenant. De nouveau, il me manquait quand j’étais loin de lui, et j’avais envie de lui parler tout le temps.
On en a parlé, et on s’est laissé l’été. On s’est dit qu’on allait prier pour ça, et qu’on allait voir. Très rapidement, ma fierté a pris le dessus. Non, je ne pouvais pas retourner avec lui, il y avait une bonne raison pour laquelle on s’était séparés. Et puis, quelque part dans mon cœur, l’autre garçon était encore présent. Un ami qui le connaissait m’a en quelque sorte confirmé ce non. Il m’a dit : C’est vraiment un gentil garçon, mais il n’est pas fait pour toi. Tu as besoin d’un garçon stable, et lui a encore beaucoup de choses à régler dans sa vie.
On avait prévu en août de se retrouver pour en parler. Il s’est imposé. Il ne m’a pas demandé ce que je pensais et m’a tout de suite dit : pour moi, c’est non. NON. Il a sans doute rajouté d’autres informations (notamment cette fille, qui lui plaisait), mais je n’étais pas capable de faire attention. En fait, la virulence de ses propos m’a fait tellement mal. Comment pouvait-il me balancer ça à la figure ?
S’en est suivi le retour à Strasbourg. Je suis retournée dans les lieux où on était ensemble. Les endroits où l’on a passé de bons moments. Tout m’est revenu en pleine figure. Et j’ai commencé à regretter. J’ai commencé à regretter de n’avoir su voir que le négatif dans notre relation alors qu’il y avait beaucoup de positif et que je l’avais simplement refoulé. J’ai commencé à nous imaginer ensemble à nouveau.
Et puis un soir, il me dit qu’il ne va pas bien. Je le rejoins pour parler avec lui, pour jouer mon rôle d’amie. Il essaie de m’embrasser. Il me dit que son non n’était pas si clair que ça. Il me dit que tous les sentiments qu’il avait eu pour les autres filles durant cette année n’était rien comparé à ceux qu’il avait pour moi. Ce soir-là, je ne l’ai pas laissé m’embrasser. Je voulais prier, voir ce que ça donnerait, laisser le temps passer. On s’est fixé une semaine, dans une semaine, on devait en parler à nouveau.
La semaine d’après, on a donc décidé d’aller boire un café. Ce jour-là, il a été très dur avec moi. Il m’a dit que non, il n’avait plus de place pour moi dans sa vie, il ne voulait rien avoir à faire avec moi. Une fois de plus, mon cœur a saigné. Je lui ai demandé si c’était à cause de cette fille d’Afrique, il m’a dit qu’elle n’avait strictement rien à voir là-dedans.
Pendant tout un temps, ça a été drôlement difficile pour moi, j’avais besoin de comprendre ce qui s’était passé entre le moment où il avait essayé de m’embrasser, et le moment où il m’a totalement rejeté.
Alors je l’ai invité à boire un café. J’avais tellement, tellement, tellement besoin de cette conversation. Je n’en dormais plus. On a parlé, il m’a dit qu’il était en train de prier avec la fille en question pour savoir s’ils devaient se mettre ensemble. Alors je l’ai accepté, j’étais prête à n’être que sa sœur en Christ. Je voulais juste savoir. De toute façon, il m’avait fait tellement mal que je ne voulais plus de lui non plus. Mais deux jours plus tard, il m’envoie un message en me disant qu’il ne voulait plus que je vienne à l’Église.
Encore une fois, j’ai cru que j’allais mourir. J’ai cru que rien ne pouvait faire plus mal.
J’ai cependant décidé de continuer à venir, car je trouvais cela vraiment injuste.
Aujourd’hui, ils sont ensembles. Il ne m’en a pas parlé, je l’ai vu. Je l’ai lu dans son regard.
C’est à ce moment-là que j’ai eu beaucoup de mauvaises pensées : espoir qu’il la quitte, qu’il revienne vers moi. Et en même temps, je n’ai pas le droit de penser ça, parce que cette fille, et bien, c’est une fille chouette.
Et puis, on a parlé hier avec ma colloc’, et en formulant les mots, j’ai pu comprendre quelque chose que je ne voyais pas : J’ai pu comprendre que je ne lui avais pas accordé mon pardon.
Je ne lui ai pas pardonné d’avoir joué la girouette.
Je ne lui ai pas pardonné de ne pas s’être battue pour me récupérer.
Je ne lui ai pas pardonné qu’il ne m’ait pas attendu. En fait, au plus profond de moi, je crois que j’étais persuadée que je pourrais faire toutes les bêtises du monde, il m’attendrait toujours.
Même mon petit frère m’a dit qu’il m’avait attendu toute l’année.
Mais dans ce cas, pourquoi est-il parti quand je suis revenue ?
Mes pensées m’amènent parfois vers de mauvais horizons. Elles veulent me faire croire que j’ai gâché l’amour de ma vie. Elles veulent me faire croire que j’ai tout perdue parce que je l’ai quitté lorsque j’étais loin de Dieu. Elles veulent me faire croire que je resterai seule à tout jamais. Elles veulent me faire culpabiliser. Elles me font culpabiliser.
Mais je n’ai pas à culpabiliser ! Jésus est mort pour mes pêchés, il m’a déjà pardonné ! Je dois me pardonner moi-même également.
Et puis, si on n’avait pas traversé ces épreuves, jamais je n’aurais eu la relation que j’ai actuellement avec Dieu. Parce que cette histoire m’a rapprochée de Dieu. Parce que dans cette histoire, je suis devenue dépendante de lui.
Il promet sont réconfort. Il nous dit qu’on souffrira, mais qu’après la souffrance il nous bénira.
Il nous dit qu’il faut qu’on lui fasse confiance, qu’il a nos vies entre ses mains, qu’en nous rapprochant de lui, on ferra les bons choix.
Et si Lui et Elle vivent en Dieu, grandissent et sont bénies dans leur relation, alors je serais fière d’être cette marche qui leur a permis d'avancer.
Et je veux prier. Prier pour eux.
Et je veux faire confiance à Dieu. Son timing est parfait, il sait pourquoi on ne s’est pas retrouvés.
Et ça fait quand même mal. Mais je veux avoir confiance en lui. Je veux croire qu’il est puissant, qu’il a un projet pour ma vie, qu’il a d’autres choses en tête.
Je refuse de m’adonner à cette pensée qui me dit que j’ai gâché l’amour de ma vie.
Et je veux juste m’approcher de lui. Grandir en lui. Avoir confiance en lui, et qu’il m’aide à accorder le pardon à ce garçon.
Parce qu’on a un Dieu qui guérit, un Dieu qui restaure, un Dieu qui nous comble et nous fait grandir.
Pour lui, je veux accepter la situation, même si j’ai besoin d’en parler parce que MERDE, ça fait un mal de chien. Pour lui, je ne veux pas avoir de ressentiment envers ce nouveau couple. Pour lui, je prierai pour leur bonheur. Moi, je ne veux que chercher la confiance en Dieu.
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